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 Le Bouddhisme

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Aran
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MessageSujet: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeDim 27 Jan - 16:00

Le Bouddhisme

Le Bouddhisme PER_ANT_072_A


Les origines

Le Bouddhisme tient son origine et l'essentiel de sa doctrine d'un prince indien vivant au VIème siècle avant J.C. Siddhârta Gautama fils d'un souverain de la tribu des Sâkyas naît vers 556 avant notre ère à Kapilavastu au Népal au lieu dit Lumbini. Ce prince aussi appelé Sakyamuni (Sage des Sakyas).

Sa vie est connue par des récits plus ou moins légendaires: Enfant comblé par un père attentif à ne lui faire connaître que les bons côtés de la vie, il se marie à 19 ans mais s'échappant de son palais, il se retrouve face au spectacle de la maladie, de la vieillesse et de la mort. Pris de compassion pour la souffrance humaine, il renonce au trône et part seul sur les chemins en quête de la vérité.

Après un parcours passant par la science brahmanique, le yoga et l'ascétisme le plus rigoureux qui ne lui apporte pas de réponse, il se plonge alors dans une profonde méditation au pied d'un figuier et obtient l'Eveil à l'âge de 35 ans. Il devient Bouddha: Illuminé.

Le Bouddhisme Watpo1
Tête du Bouddha couché du Wat Po à Bangkok.

Il découvre les "4 Nobles ou Saintes Vérités" qui répondent aux 4 questions primordiales :
- Qu'est ce que la souffrance ?
- Quelle est l'origine de la souffrance ?
- Qu'est ce que la cessation de la souffrance ?
- Quelle est la voie pour faire cesser la souffrance ?

Il commence alors à prêcher la vérité. Son premier sermon "Discours sur la mise en mouvement de la roue du Dharma" eut lieu dans un bois près de la ville de Bénarès. Des disciples accourent, une communauté (Sangha) se crée faite d'hommes qui suivent la voie tracée par le maître, et propagent son enseignement. Au terme de plus de 40 ans de pérégrinations, Bouddha épuisé parvient à Kushinagara, il se couche, médite et meurt.

Le Bouddhisme Allonge
Mort du Bouddha entouré de ses disciples.

Les textes

Gautama n'a laissé aucun manuscrit, son enseignement fut divulgué oralement par ses disciples. Les premiers textes écrits datent de l'époque de l'Empereur Ashoka (-272,-232) soit 200 ans après la mort de Gautama. Ses doctrines prônent le renoncement, la compassion infinie envers tous les êtres et l'oubli de soi.

Le Bouddhisme Inscrip
Inscription des édits d'Ashoka sur pilier de grès rose dans la région de Bénarès.

Le canon des écritures bouddhiques est composé de trois "corbeilles" (Tripitaka) en langue pali.
- Les Sûtras qui sont les paroles du Bouddha, des entretiens à bâtons rompus.
Ce sont des textes qui se composent de multiples récits, chacun formant un tout autonome. Ils se divisent en cinq parties.
1) Le Dîghanikâya
On y explique ce qu'est la recherche Bouddhique. On expose les disciplines qui permettent de maîtriser les différents arts et métiers en les condamnant fermement car l'illumination n'attache aucune importance à ces connaissances. La vraie connaissance étant celle des sensations et des sentiments depuis leur origine jusqu'à leur disparition. Cette partie se veut convaincante, moralisatrice et doctrinale.
2) Le Majjhimanikâya
Cette partie est composée de discours du Bouddha. Il s'agit pour la plupart du temps d'incantations où les mêmes phrases sont sans cesse répétées pour faire pénétrer l'idée exprimée. Les sujets abordés sont très divers.
3) Le Samyuttanikâya
C'est dans ce recueil que l'on retrouve le premier discours du Bouddha, le serment de Bénarès sur la roue de la loi, qui donne les bases du Bouddhisme.
4) L'Anguttaranikâya
C'est un recueil qui essaie de systématiser la doctrine notamment avec une abondante classification.
5) Le Khuddakanikâya
Il réunit des textes qui sont comme une illustration des Sûtras et se compose de quinze recueils très différents.

Le Bouddhisme Diamant
Un extrait du manuscrit sur feuille de palme du "Sûtra du tailleur de diamant de la sagesse suprême" du XIème siècle. Au centre la Bouddha prêche son sermon.

- Le Vinaya où corbeille de la discipline concerne la vie monastique et tout ce qui s'attache à l'observance de la règle. Ce texte est composé de récits critiquant les mauvais moines qui portent tous les vices en eux. Il énumère les deux cents vingt sept fautes condamnées par le Bouddha. Il donne également les quatre vingt dix pénitences attachées à certaines fautes comme le mensonge, l'injure… La deuxième partie de ce texte est consacré aux nonnes et se montre plus sévère en ce qui concerne les interdictions que pour les moines. Il se termine par des règles concernant le culte, les traditions et les coutumes.

- L'Abhidharma qui est un corpus de traités de psychologie bouddhique "corbeille de la doctrine suprême". C'est un ensemble d'exposés synthétiques de différentes questions laissées sans réponses par les deux autres corbeilles qui avaient été à la source de nombreuses sectes, chacune ayant sa propre interprétation des enseignements du Bouddha. Lors du concile de Ceylan vers 35 avant J.C., l'ensemble de ces différents textes fut assemblé et forma la troisième corbeille sans qu'aucun tri ne soit fait entre les différentes écoles. Il comprend sept livres.

La voie

L'enseignement du Bouddha se décompose en deux grand axes qui sont à la base de toutes les écoles bouddhiques. Ce sont les Quatre Nobles Vérités (Arya-Satya) et l'octuple sentier (Ashtangika-Mârga).
- La première vérité est un diagnostic. Toute existence est duhkha, douleur et insatisfaction (naissance, mort, non obtention de ce que l'on désire…)
- La deuxième vérité est la cause. L'origine de toute cette souffrance est l'avidité, le désir (Trishnâ).
- La troisième vérité est le pronostic. Il existe un moyen de supprimer le désir et donc la souffrance (Nirodha).
- La quatrième vérité est l'ordonnance. Le salut est dans le suprême détachement. Cet état de détachement total est obtenu en suivant la voie de l'octuple sentier.

Cet octuple sentier est composé, comme son nom l'indique de huit étapes appartenant à trois domaines complémentaires, la conduite éthique (Shilâ), la discipline mentale (Samâdhi) et la sagesse (Prajnâ). Les huit points se caractérisent chacun par l'adjectif juste, ou parfait.
- La conduite éthique englobe la Parole juste, l'Action juste et les Moyens d'existence justes. Cinq préceptes sont à la base de cette conduite:
ne pas voler;
ne pas tuer;
ne pas commettre d'adultère;
ne pas mentir;
ne pas absorber des boissons ou des drogues enivrantes.
Les moyens d'existence proscrivent les métiers attentant à la vie (boucher, chasseur…)
- La discipline mentale est obtenue par la pratique assidue de la méditation. Elle englobe l'Effort juste, l'Attention juste et la Concentration juste. Cela implique le développement du bien en soi, la prise de conscience des activités du corps, de l'esprit et des émotions et l'accession aux divers stades du recueillement.
- La sagesse englobe la Compréhension juste et la Pensée juste. Cette compréhension représente la maîtrise des Quatre Nobles Vérités et la pensée, la volonté de renoncement, le tolérance envers tout ce qui vit.

Le Bouddhisme Watpo3
Bouddha couché du Wat Po à Bangkok.

Un point important de l'enseignement bouddhique est l'impermanence des choses, tout périssant inéluctablement. La mort n'est qu'un épisode dans un long cycle de transformations. Ce que l'on nomme "personne" n'est en fait qu'un assemblage limité dans le temps, un simple élément d'une chaîne qui se transforme sans fin.
La renaissance des morts dans un autre corps est déterminée par le karma. Tous les êtres renaissent continuellement et participent à la ronde infernale des naissances et des morts (samsâra). Le karma désigne les éléments tels que pensées, paroles et actes qui participent à la loi de causalité. Les effets du karma ne se limitent pas à la vie présente mais se répercutent sur de longues périodes provoquant ainsi des renaissances favorables ou non. L'état d'esprit d'une personne qui est sur le point de mourir est très important car il conditionne sa renaissance. Aussi sa famille, ses amis et des moines sont ils toujours à son chevet pour l'aider à méditer.

Le but du Bouddhisme est d'enseigner aux êtres sensibles à éteindre graduellement les feux de la haine, de l'illusion et de l'avidité, graines de mauvais karma, pour parvenir au Nirvana , état de complétude infinie.

Le Bouddhisme Watpo2
Bouddha aux serpents du Wat Po à Bangkok.

Les écoles

Avec le temps et l'expansion géographique, différentes visions du chemin bouddhique apparaissent. Deux grands courants et un troisième plus petit coexistent :

I) Hinayana (petit véhicule), Bouddhisme philosophique. Il domine au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge et au Laos. Son idéal est l'Arhat: disciple qui parvient à l'illumination grâce à la méditation sur le Dharma du Bouddha et qui est libéré du cycle de la réincarnation.

Le Bouddhisme Pagode
Pagode Shwe Dagon à Rangoon. Les Stupas d'origine indienne, constructions élevées à l'origine pour honorer les saints, sont devenus avec le Bouddhisme des monuments pour abriter les reliques du Bouddha. Lorsque le Bouddhisme a essaimé les moines ont emportés les reliques pour les abriter dans de nouveaux stupas dont le style et le nom changea en fonction du lieu (Dagoba, Chaitya, Pagoda).

II)Mahayana (grand véhicule), Bouddhisme religieux. Il se distingue par le concept de la vacuité, par l'idée d'un éternel Bouddha et par la croyance en la bouddhéité: l'essence de la religion est virtuellement présente en tout être. Il domine aujourd'hui en Chine, en Corée, au Japon, au Népal et au Tibet. Il propose le chemin du Bodhisattva comme accomplissement suprême. Le Bodhisattva est un être qui choisi de devenir pleinement illuminé et se consacre à aider les autres êtres pour parvenir au salut.

Appartenant au Mahayana, existent trois branches issues du Bouddhisme et d'influences extérieures.

1) Le Lamaïsme tibétain qui combine le Bon, religion tibétaine primitive avec ses chamanes, ses esprits, ses rites et pratiques magiques et le Vajrayana (véhicule de diamant) qui fait appel aux mudras (gestes symboliques), aux mantras (formules sacrées) et aux mandalas (diagrammes cosmiques) pour développer la vie spirituelle.
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeDim 27 Jan - 16:00

Le Bouddhisme Mudra
Quelques signes des mudras :
(1) Méditer.
(2) Enseigner.
(3) Prendre la terre à témoin.
(4) Exaucer un voeu.
(5) Apporter protection et apaisement.

2) Les sectes japonaises. Les sectes japonaises sont nombreuses et variées. Elles sont issues d'un mélange de Bouddhisme et de Shintoïsme traditionnel. Depuis l'introduction du Bouddhisme par Shotoktaishi en 621, et sous l'influence de la Chine, l'histoire religieuse au Japon s'est révélée très riche, aussi de nombreux mouvements ont été créés:
- La secte Tendai, fondée en 805 sur un modèle chinois a surtout pour but d'encourager tout un chacun à devenir un Bouddha.
- La secte Shingon, fondée en 807, très mystique, est orientée vers la méditation.

Le Bouddhisme Amida
Le Bouddha Amida (Amitâbha) est le Bouddha le plus vénéré au Japon.

- Les sectes d'Amida sont très différentes du Bouddhisme traditionnel. Au XIIème siècle le moine Genku (Hônen) fonda la secte Jôdo, pour qui seul le Bouddha Amida (Amitâbha) peut obtenir pour une personne le rachat et l'entrée dans la " terre pure ". Seules les prières adressées à Amida peuvent l'obtenir, nos propres efforts sont vains. Shinran Shonin fonda par la suite la secte Shin qui renforce encore cette idée.
- Nichiren, un moine du XIIIème siècle fonda une secte qui prit son nom. Il souligna l'importance du Bouddha historique à titre d'incarnation du Bouddha éternel. L'éveil, dans son cas, consiste à reconnaître que l'homme, le monde et le Bouddha ne font qu'un.
- La Sokka Gakkai ou société pour l'étude des valeurs créatives est la plus importantes des nouvelles religions du Japon. Elle a vu le jour en 1930 grâce à Tsunesaburo Magikuchi (1871-1934). Il mit au point une théorie de l'éducation reposant sur les enseignements du moine Nichiren qui considérait le fameux Sûtra du Lotus comme la quintessence de la vérité de Bouddha. Elle observe deux grands rituels. Le premier concerne le culte d'un mandala qui sert de support à la méditation et que l'on dit écrit de la main de Nichiren. Ce mandala est conservé dans le temple principal de la secte à Taiseki-ji près du mont Fuji. Le second rituel, l'invocation Daimoku consiste à psalmodier deux fois par jour devant un autel: "Je salue le Sûtra du Lotus". Comme d'autres mouvements japonais elle recourt volontiers à l'art, à la musique, à la danse, à l'éducation pour délivrer son message. Elle met en avant la protection de l'environnement et l'instauration de la paix universelle. Ce mouvement est reconnu dans cent cinquante pays. Elle a fondé en 1964 au Japon son propre parti politique, le Komeito (parti pour un gouvernement propre).

Le Bouddhisme Zen
Un moine bouddhiste Zen en tenue de travail entretient un jardin composé de sable ratissé. Les lignes et les proportions de ces jardins typiques, favorisent la méditation.

3)Le Ch'an chinois ou Zen nippon. Son essence réside dans sa prise directe sur l'âme, indépendamment de toute analyse rationnelle et dans sa quête de l'éveil (Satori). L'illumination est favorisée par la pratique du Zazen (méditation assise) et l'utilisation de Koans (questions déconcertantes pour la logique, par exemple : Quel bruit fait une seule main qui applaudit ?). Il utilise également des formes d'arts particuliers, la voie du thé, la voie des fleurs, la calligraphie, la peinture, la poésie, l'arc…

Le Bouddhisme Courboud
Un résumé des différents courants du Bouddhisme.

III) Le Tantrisme (véhicule de diamant). La voie du Tantrisme ou vajrayâna naquit au VIème siècle, se fonde sur des textes appelés tantra et a recourt à la méditation, au rituel, au symbolisme et à la magie. Les pratiquants estiment que les tantra sont un bon moyen d'atteindre la nature de bouddha. Le Tantrisme cherche à établir un lien continu entre tous les états de l'humanité, purs et aussi impurs. Ainsi les oppositions entre sentiments sont dissoutes dans la compréhension de leur nature indifférenciée en les dépouillant de ce qui semble être leurs caractéristiques propres. Dans le vajrayâna cinq dhyâni-buddha ou bouddhas transcendantaux sont les principaux supports de méditation: Akshobhya, Amitâbha, Amogasiddhi, Ratnasambhava et Varochana. Les bouddhistes tantriques considèrent chacun d'eux comme une manifestation spécifique de l'essence de Bouddha. Les pratiquants apprennent à visualiser ces aspects de la nature du Bouddha et à s'y identifier en utilisant la récitation de mantra et la méditation sur le mandala de la déité. Le yoga est également utilisé dans ce but.

Le Bouddhisme Ajari
Moines Ajari bénissant des fidèles.

Les chemins du Bouddhisme peuvent être très divers. Ainsi au Japon, un groupe de moines Tendaï, les Ajari, se soumet depuis le VIIIème siècle à un entrainement rituel, la marche des mille jours. Durant cette période, les moines, en tenue blanche avec un chapeau semblable à une pirogue renversée et des sandales de paille, parcourent en courant la ville de Kyoto et ses alentours. Ce périple initiatique est rythmé par un mantra sanscrit récité en silence. Au 700ème jour le moine doit respecter une retraite de neuf jours sans manger, ni boire, ni dormir appelée "la mort vivante". On ne devient Ajari, du sanscrit Acharya "maître spirituel" qu'après ce périple de plus de trente mille kilomètres.

Les paroles

Paroles du Bouddha

Le Bouddhisme Enseigne
Le Bouddha enseignant à ses disciples. VIIème-VIIIème siècle, grotte de Magao, Chine

"Celui qui après avoir été négligent, devient vigilant, illumine la terre comme la lune émergeant des nuages."

"Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous même."

"Ne croyez rien qui relève de la seule autorité de vos maîtres ou des prêtres. Après enquête, croyez ce que vous avez expérimenté et ce qui s'avère bon pour vous et pour les autres."

"Ne t'occupe ni des fautes, ni des errements des autres, ni de ce qu'ils ont commis ou omis de faire. Regarde ton propre coeur, observe ce que tu as toi même commis ou omis."

"Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient. L'esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L'esprit dompté assure le bonheur."

"Il n'est rien de constant, excepté le changement."


Paroles du Dalaï-Lama

Le Bouddhisme Lama
Le 14ème Dalaï-Lama (Teuzin Gyatso) lors d'une cérémonie.

"Ayez de la compassion pour tous les êtres vivants et prenez le temps de vous arrêter près d'eux s'ils ont besoin d'eau, que ce soit celle qui fait vivre le corps ou celle qui régénère l'âme."

Paroles du Koan Zen

"Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ?"

"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit."

"Comme dans un miroir: vous n'êtes pas le reflet mais le reflet est vous."

Paroles de Maître Dôgen

"S'oublier soi-même, c'est être reconnu par le cosmos tout entier."
Sutra de la Grande Sagesse

"Le vide crée le phénomène.
Le phénomène crée le vide.
Il faut voir au-delà de la dualité.
Au delà du par-delà..."

Glossaire

Abhidharma: Comprend 7 livres fait d'exposés synthétiques de différentes questions laissées sans réponse par les 2 autres corbeilles (Sûtra et Vinaya). Il renseigne sur l'état des sciences dans tous les domaines.

Amida: Nom japonais du Bouddha Amitâbha. Son culte fut importé de Chine dès le VIIème siècle. La foi en Amida doit donner accès à un paradis "la terre pure" ("le pays pur").

Anguttaranikâya: Quatrième partie des Sûtras qui essaie de systématiser la doctrine bouddhique.

Arhat: Le "sage". Pour devenir arhat, il faut parvenir au seuil du nirvana en suivant l'enseignement d'un Bouddha.

Arya-Satya: Ce sont les Quatre Nobles Vérités, l'un des deux axes majeurs de l'enseignement du Bouddhisme.

Ashoka: Empereur indien (-273, -237) de la dynastie des Maurya dans le Bihar. Après un début de règne placé sous le signe de la force il se fit disciple de Bouddha et apôtre de la non violence. Il envoya des missionnaires en Asie du sud-est et dans l'ouest et convoqua le concile Bouddhique en -253.

Ashtangika-Mârga: L'octuple sentier, l'un des deux axes majeurs de l'enseignement du Bouddhisme.

Bodhisattva: Etre d'amour qui met en jeu son propre devenir en faisant vœu de ne jouir du Nirvana qu'une fois tous les êtres libérés.

Ch'an: Tradition apportée en Chine par le vénérable Bodhidarma (470-543) 28ème patriarche depuis le Bouddha Gautama. L'école de méditation Ch'an tenait pour la transmission de l'illumination "d'esprit à esprit".

Dharma: Support, voie, désigne l'ensemble des enseignements du Bouddha. Avec une minuscule les dharmas sont la désignation générale des phénomènes conditionnés.

Dîghanikâya: Première partie des Sûtras qui explique ce qu'est la recherche bouddhique.

Duhkha: Littéralement signifie souffrance, l'antithèse de la libération et de l'illumination. Il s'agit de la première Noble Vérité, de la constatation que la vie n'est que souffrance.

Hinayana: ou petit véhicule.Méditation sur les trois joyaux Bouddha, dharma, sangha afin d'atteindre au détachement, à la destruction de la douleur, au savoir, au nirvâna.

Karma: Ou action. Désigne les éléments tels que pensées, paroles ou actes participant à la loi de causalité.

Khuddakanikâya: Cinquième partie des Sûtras composée de textes illustrant les Sûtras.

Koan: Questions irrationnelles, déconcertantes pour la logique dont le but est de briser ou de contourner les processus mentaux habituels et de les transcender par une intuition qui rend l'esprit totalement limpide et ouvert. L'école Rinzai fondée par Eisai (1141-1214) fait appel aux Koans.
Dalaï-Lama Le Dalaï-Lama.

Lamaïsme: Forme de Bouddhisme qui domine au Tibet et en Mongolie et dont le prêtre ou moine se nomme lama. Le 14ème Dalaï-lama Teuzin Gyatso né en 1935 est le chef politique et spirituel du Bouddhisme tibétain.

Majjhimanikâya: Deuxième partie des Sûtras composée de discours du Bouddha et d'un certain nombre d'incantations.

Mahayana: ou grand véhicule. Courant influent du Bouddhisme de l'Inde qui connaît une grande diffusion en Asie du nord et de l'est et qui est aujourd'hui encore la forme la plus répandue. Le chemin de Bodhisattva est au centre du Mahâyâna.

Mandala: Littéralement "arc en ciel". C'est un symbole imagé utilisé dans la méditation comme un diagramme cosmique.

Mantra: Littéralement "outil pour la pensée". Il peut consister en un simple son comme "Aum" ou une phrase très brève ou un fragment de texte sacré. Cette formule répétée inlassablement provoque dans l'esprit un état de vide propre à la réceptivité.

Mûdra: La gestuelle Bouddhique est une composante importante de l'enseignement. Le maître est représenté avec une position des doigts particulière qui visualise un moment de la pratique religieuse.

Nichiren: Moine bouddhiste du XIIIème siècle qui fonda une secte qui prit son nom. Il considère l'éveil comme étant la reconnaissance que l'homme, le monde et le Bouddha ne font qu'un.

Nirodha: Littéralement "la cessation". Il s'agit de la troisième Noble Vérité, il existe un moyen de supprimer le désir et donc la souffrance.

Nirvana: Libération définitive de l'ignorance, du désir et de la répulsion. Etat de complétude infinie.

Pali: Dialecte du moyen indo-aryen proche du maghadi, la langue probablement parlée par Gautama.

Prajnâ: La sagesse. Prise de conscience directe de la réalité des choses qui équivaut à l'illumination.

Samâdhi: La concentration. Développement et utilisation des facultés mentales au travers de la méditation.

Samyuttanikâya: Troisième partie des Sûtras où l'on retrouve le premier discours du Bouddha près de Bénarès.

Samsâra: Cycle des existences conditionnées.

Sangha: La communauté bouddhique des êtres éveillés et la communauté terrestre des moines et des nonnes.

Satori: Quête de l'éveil dans le Bouddhisme Zen.

Sokka Gakkai: Secte japonaise fondée en 1930 par Tsunesaburo Magikuchi. Elle repose sur les enseignements du moine Nichiren qui sont orientés autour du Sûtra du Lotus. Elle met l'accent sur le devoir et la moralité.

Shîla: Moralité. Respect des préceptes fondamentaux de la conduite morale Bouddhique.

Sûtra: Textes bouddhiques sacrés oraux ou écrits que l'on considère comme la parole du Bouddha (littéralement "fil" de la pensée). Ce sont des textes fondamentaux sur le plan de la loi et de la pratique. On leur prête des pouvoirs magiques et ceux qui les prônent et les disséminent accumulent un grand mérite.

Theravada: Doctrine des anciens. Elle est considérée comme une forme conservatrice similaire à celle enseignée par le Bouddha lui-même.

Tripitaka: Trois corbeilles comprenant les Sûtras, le Vinaya et l'Abhidharma.

Trishnâ: Signifie littéralement la soif. Il s'agit de la deuxième Noble Vérité, de la cause de la souffrance qui est l'avidité, le désir.

Vajrayama: Véhicule de diamant fondé sur des textes ésotériques nommés Tantra ("systèmes cohérents" de méditation). Le Vajrayama importé de l'Inde fait appel aux Mûdras, aux Mantras et aux Mandalas pour développer la vie spirituelle. Il est concentré au Tibet depuis le VIIIème siècle.

Vinaya: Les règles de vie monastique auxquelles obéissent les moines et les nonnes et qui constituent la charte du Sangha.

Zazen: Pratique de méditation assise dont le mouvement s'implante au japon avec le courant Sôto fonde par Dôgen (1200-1253) grand maître et l'une des figures religieuses les plus importante du japon.

Zen: Le mot Zen provient du mot chinois Ch'an qui est lui-même dérivé du mot jhana, en pali, et désigne l'absorption du méditant. Les origines du Zen remontent au moine indien Bodhidharma qui de 470 à 520 diffuse la tradition en Chine. Deux écoles naquirent le Zen Rinzai (voir Koân) et Zen Sôto (Voir Zazen).
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeDim 27 Jan - 16:26

Bravo. Résumé bien formulé.

Si tu permets, voici un lien wikipedia comparant philosophie indienne et philosophie occidentale : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_indienne#Comparaison_avec_la_Philosophie_occidentale

Voici le texte :

Comparaison avec la Philosophie occidentale


Nous ne retrouvons, ni chez les « primitifs », ni dans les civilisations extra-européennes plus évoluées, l’idée du Néant interchangeable avec l’idée de la Mort. Chez les chrétiens comme dans les religions non chrétiennes, la Mort n’est pas homologuée à l’idée de Néant. La Mort est – bien entendu, une fin – mais une fin qui est immédiatement suivie par un nouveau commencement. On meurt à un mode d’être afin de pouvoir accéder à un autre. La mort constitue une rupture de niveau ontologique.

Il est également intéressant de savoir comment a été valorisé le Néant dans les religions et métaphysiques de l’Inde ; le problème de l’Être et du Non-Être étant considéré comme une spécialité de la pensée indienne.

Pour la pensée indienne, notre monde aussi bien que notre expérience vitale et psychologique sont les produits plus ou moins directs de l’illusion cosmique, de la Mâyâ. Le monde physique de même que notre expérience humaine sont constitués par le devenir universel, par la temporalité ; ils sont donc illusoires, créés et détruits qu’ils sont par le Temps. Mais ceci ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, qu’ils sont une création humaine. Le monde n’est pas un mirage ou une illusion dans le sens immédiat du terme : le monde physique existe, mais uniquement dans le Temps, ce qui veut dire, pour la pensée indienne, qu’il n’existera plus demain ou d’ici cent millions d’années ; par conséquent, jugés à l’échelle de l’Être absolu, le monde, et avec lui toute expérience dépendant de la temporalité, sont illusoires. C’est dans ce sens que la Mâyâ se révèle, pour la pensée indienne, une expérience particulière du Néant, du Non-Être.



Points de convergence entre la philosophie occidentale et indienne

On peut donc décrypter l’angoisse du monde moderne par la clé de la philosophie indienne. Un philosophe indien dirait que l’historicisme et l’existentialisme introduisent en l’Europe à la dialectique de la Mâyâ. Voici à peu près quel serait son raisonnement : la pensée européenne vient de découvrir que l’homme est implacablement conditionné, non seulement par sa physiologie et son hérédité, mis aussi, par l’Histoire et surtout par sa propre histoire. C’est ce qui fait que l’homme est toujours en situation : il participe toujours à l’histoire, il est un être foncièrement historique. Le philosophe indien ajoutera : cette « situation », nous la connaissons depuis très longtemps ; c’est l’existence illusoire dans la Mâyâ. Et nous l’appelons existence illusoire justement parce qu’elle est conditionné par le Temps, par l’Histoire.

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Inde n’a jamais accordé d’importance philosophique à l’Histoire.

L’Inde s’est préoccupée de l’Être – et l’Histoire, créée par le devenir, est justement une des formules du Non-Être. Mais ceci ne veut pas dire que la pensée indienne a négligé l’analyse de l’historicité : ses métaphysiques et ses techniques spirituelles ont procédé depuis longtemps à une analyse extrêmement fine de ce que la philosophie occidentale appelle aujourd’hui : « être dans le monde », ou « être en situation » ; le Yoga, le bouddhisme, le Vedânta se sont appliqués à démontrer la Relativité et partant la non-réalité de toute « situation », de toute « condition ».

De nombreux siècles avant Heidegger, la pensée indienne avait identifié dans la temporalité la dimension fatale de toute existence, exactement comme elle avait pressenti, avant Marx ou Freud, le conditionnement multiple de toute expérience humaine et de tout jugement sur le monde.

Lorsque les philosophies indiennes affirmaient que l’homme est « enchaîné » par l’illusion, cela veut dire que toute expérience se constitue nécessairement comme une rupture, donc en se séparant de l’absolu. Lorsque le Yoga ou le bouddhisme disaient que tout est souffrance, que tout est passager (« sarvam dukham, sarvam anityam »), le sens était celui du Sein und Zeit, à savoir que la temporalité de toute existence humaine engendre fatalement l’angoisse et la douleur.

En d’autres termes, la découverte de l’historicité comme le mode d’être spécifique de l’homme dans le monde correspond à ce que les Indiens appellent depuis longtemps la situation dans la Mâyâ. Et le philosophe indien dira que la pensée européenne a compris la précarité et la condition paradoxale de l’homme qui prend conscience de sa temporalité. L’angoisse surgit de cette découverte tragique, que l’homme est un être voué à la mort, issu du Néant et en route vers le Néant.



Points de divergence entre la philosophie occidentale et indienne

Seulement, le philosophe indien restera perplexe devant les conséquences que les philosophes modernes ont tirées de cette découverte. Car, après avoir compris la dialectique de la Mâyâ, l’Indien s’efforce de se délivrer de ces illusions, tandis que certains Européens semblent satisfaits de leur découverte et s’installent dans une vision pessimiste de l’existence et du monde. Il ne nous incombe pas de discuter le pourquoi de cette situation de la pensée européenne : nous voulons seulement la soumettre au jugement de la philosophie indienne. Or pour un Indien, la découverte de l’illusion cosmique n’a pas de sens si elle n’est pas suivie par la recherche de l’Être absolu ; la notion de Mâyâ n’a pas de sens sans la notion de Brahman. En langage d’Occidental, on pourrait dire : prendre conscience qu’on est conditionné n’a de sens que si l’homme se tourne vers l’inconditionné et cherche la délivrance.

La Mâyâ est un jeu cosmique et en fin de compte illusoire, mais lorsqu’on l’a comprise comme telle, lorsqu’on a déchiré les voiles de la Mâyâ, on se trouve devant l’Être absolu, devant la réalité ultime, et la Mâyâ n'est plus un ennemi, mais un allié. L’angoisse est provoquée par la prise de conscience de notre précarité et de notre irréalité foncière, mais cette prise de conscience n’est pas une finalité en soi-même : elle nous aide seulement à découvrir l’illusion de notre existence dans le monde, mais à ce point précis intervient une deuxième crise de conscience : on découvre que la Grande Illusion, la Mâyâ était nourrie par notre propre ignorance, c’est-à-dire par notre fausse et absurde identification avec le devenir cosmique et avec l’historicité.

En réalité, pourrait préciser le philosophe indien, notre véritable Soi – notre âtman, notre purusha – n’a rien à voir avec les multiples situations de notre historicité. Le Soi participe à l’Être ; l’âtman est identique à Brahman. Pour un philosophe indien, notre angoisse est facilement compréhensible : nous sommes angoissés parce que nous venons de découvrir que nous sommes – non pas mortels, dans un sens abstrait de syllogisme, mais mourants, en train de mourir, en tant qu’implacablement dévorés par le Temps. Le philosphe indien comprend très bien notre peur et notre angoisse, car il s’agit, en somme, de la découverte de notre propre mort. Mais de quelle mort est-il question ? Se demandera le philosophe indien.

De la mort de notre non-moi, de notre individualité illusoire, c’est-à-dire de notre propre Mâyâ – et non pas de l’Être auquel nous participons, de notre âtman, qui est immortel justement parce qu’il n’est pas conditionné et n’est pas temporel. L’Indien sera donc d’accord avec nous pour admettre que l’angoisse devant le Néant de notre existence est homologable à l’angoisse devant la Mort – mais il ajoutera immédiatement : cette Mort qui nous rend anxieux n’est que la Mort de vos illusions et de votre ignorance ; elle sera suivie par une renaissance, par la prise de conscience de votre véritable identité, de votre véritable mode d’être : celui de l’être non conditionné, libre. En un mot, dira le philosophe indien, c’est la conscience de votre propre historicité qui vous rend anxieux, mais il n’y a rien là que de très compréhensible : car il faut mourir à l’Histoire pour découvrir et vivre l’Être.



Critiques de la philosophie occidentale sur la philosophie indienne

On devine assez facilement ce qu’un philosophe européen historiciste ou existentialiste, pourrait répliquer à une telle interprétation de l’angoisse. Vous me demandez, dirait-il, de « mourir à l’Histoire » ; mais l’homme n’est pas, et il ne peut pas être, autre chose qu’Histoire, car son essence même est temporalité. Vous me demandez donc de renoncer à mon existence authentique et de me réfugier dans une abstraction, dans l’Être pur, l’âtman ; de sacrifier ma dignité d’être créateur d’Histoire et de vivre une existence anhistorique, inauthentique, vide de tout contenu humain. Je préfère alors m’installer dans l’angoisse : au moins elle ne me refuse pas une certaine grandeur héroïque, qui est celle de la prise de conscience et de l’acceptation de la condition humaine.

On pourrait formuler très brièvement ce qui, par rapport aux conceptions les plus fondamentales de l'Occident, fait défaut à la vision brahmanique de l'homme.

D'une part, on ne voit jamais apparaître le concept de Raison, qui permet à l'individu à tout le moins de reprendre pour lui-même les idées de son milieu, mais peut aussi faire naître des projets aussi ambitieux qu'un Descartes : repartir à zéro pour penser plus juste et fonder une pensée sur une vérité de départ inattaquable.

La notion même de concept n'a pas d'équivalent dans le vocabulaire sanskrit.

Corrélativement, la conduite de l'homme n'est jamais référée à l'application d'une conscience morale individuelle.

Mais formuler ainsi négativement ce qui fait l'originalité de l'Inde est gros de dangers. Il faut immédiatement empêcher les interprétations que favoriseraient les préjugés ambiants. Si nous pouvions, en particulier, abandonner une bonne fois pour toute cette idée proprement absurde sur la pensée hindoue ignore le principe de non-contradiction et que son mysticisme natif se complaît dans l'identification des contradictoires.

Il y a là une confusion de différents ordres de pensée, qui existent cependant dans la philosophie occidentale qui sait les garder dictincts. Les systèmes conceptuels brahmaniques ne sont sans doute jamais ce que la philosophes occidentaux appellent « philosophie », au sens où celle-ci se distingue de la théologie, car ils se sont tous élaborés à l'intérieur des croyances religieuses ambiantes, érigées en évidence universelles : leurs théories de la connaissance font toutes une place privilégiée à la Parole révélée sans laquelle toute pensée serait infirme.

C'est d'ailleurs encore la grande affirmation des penseurs hindous contemporains face aux prétentions d'un Occident perçu globalement comme athée. La pensée humaine ne peut travailler que sur des fondements qui lui sont donnés et qu'elle doit accepter.



Critiques de la philosophie indienne sur la philosophie occidentale

Il n’entre pas dans notre propos de discuter ces positions philosophiques européennes.

Ce qui vient d'être développer n'implique ni que les hindous n'aient pas su penser rationnellement, ni qu'ils aient jamais manié de concepts. Non seulement ils se sont servis du principe de non-contradiction - dont on ne voit pas comment une pensée pourrait se dispenser -, mais ils ont édifié un univers d'une cohérence logique presque trop parfaite, aussi bien dans leur mythologie que dans leur philosophie, et un système de logique d'une subtilité étourdissante.

Nous devons pourtant insister sur un malentendu qui défigure l’image que l’Occident de fait de l’Inde et de la spiritualité indienne. Il n’est pas du tout vrai que la découverte de l’illusion cosmique et la soif métaphysique de l’Être se traduisent, dans l’Inde, par une dévalorisation totale de la Vie et par la croyance en la vacuité universelle.

On commence maintenant à comprendre que, peut-être plus qu’aucune autre civilisation, l’Inde aime, respecte la Vie et en jouit à tous ces niveaux.

Car la Mâyâ n’est pas une illusion cosmique, absurde et gratuite, comme s’avère absurde, pour certains philosophes européens, l’existence humaine issue du Néant et se dirigeant vers le Néant. Pour la pensée indienne, la Mâyâ est une création divine, un jeu cosmique qui a comme but aussi bien l’expérience humaine que la délivrance de cette expérience.

Par conséquent, prendre conscience de l’illusion cosmique ne veut pas dire, dans l’Inde, découvrir l’universalité du Néant, mais simplement, que toute expérience dans le monde et dans l’Histoire est dépourvue de validité ontologique ; donc, que notre condition humaine ne doit pas être considérée comme une fin en soi. Mais, une fois acquise cette prise de conscience, l’Hindou ne se retire pas du monde ; autrement, l’Inde aurait depuis longtemps disparu de l’Histoire, car la conception de la Mâyâ est acceptée par l’immense majorité des Hindous. La prise de conscience de la dialectique de la Mâyâ ne conduit pas forcément à l’ascèse et à l’abandon de toute existence sociale et historique.

Cette prise de conscience se traduit généralement par une tout autre attitude : celle révélée par Krishna à Ajourna dans la Bhagavad-Gita, à savoir : continuer à rester dans le monde et participer à l’Histoire, mais en se gardant bien d’accorder à l’Histoire une valeur absolue. Plutôt qu’une invitation à renoncer à l’Histoire, c’est le danger d’idolâtrie devant l’Histoire que nous révèle le message de la Bhagavad-Gita.

Toute la pensée indienne insiste sur ce point précis : que l’ignorance et l’illusion n’est pas de vivre dans l’Histoire, mais de croire à la réalité ontologique de l’Histoire.

Comme nous l’avons déjà dit, le monde, bien qu’illusoire – parce qu’il est en perpétuel devenir – n’est pas moins une création divine. Le monde, lui-aussi, est sacré ; mais, chose paradoxale, on ne découvre la sacralité du monde qu’après avoir découvert qu’il est un « jeu » divin, lîlâ.

L’ignorance, et donc l’angoisse et la souffrance, sont nourries par la croyance absurde que ce monde périssable et illusoire représente la réalité ultime. Nous retrouvons une dialectique similaire à l’égard du Temps.

D’après la Maitri-Upanishad, Brahman, l’Être absolu, se manifeste à la fois sous deux aspects polaires : le Temps et l’Éternité. L’ignorance consiste à ne voir que son aspect négatif, la temporalité.

La « mauvaise action (le mauvais karma) » comme disent les Hindous, n’est pas de vivre dans le Temps, mais de croire qu’il n’existe rien d’autre en dehors du Temps. On est dévoré par le Temps, par l’Histoire, non parce qu’on vit dans le Temps, mais parce qu’on croit à la réalité du Temps et, partant, on oublie ou on méprise l’Éternité.


Dernière édition par le Dim 27 Jan - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeDim 27 Jan - 19:17

Je vais peut etre etre chiante comme d'habitude vous me direz mais j'ai fait la remarque à Aran alors je me dois de te la faire aussi Apeiron il serait plus facil de mettre le texte sur le forum au lieu de nous mettre un lien.

Merci d'avance

Taïta
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeDim 27 Jan - 22:41

Merci pour ce topic très instructif, c'est vraiment une façon de penser saine, j'aime bien Smile
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeLun 28 Jan - 14:08

Moi je ne dirai pas que c'est sain, mais plutôt que ça fait réfléchir ^^

Sinon, j'ai modifié mon message. Merci Taïta.
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeJeu 31 Jan - 11:51

je dirait même que le message d'apeiron mérite son propre sujet Smile
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeVen 1 Fév - 19:09

Pas forcemment.

N'est-ce pas un bien d'avoir le thème et la dialectique de ce thème au même endroit ?

Sinon, l'opposition principale entre occidentaux et indiens est celle-ci : pour vous, le monde que nous expérimentons n'est-il qu'une illusion ? Faut-il se détacher de son quotidien ? L'Etre existe-t-il ?

Pour ma part, je dirai que dans sa plus large représentation, le monde dans lequel nous vivons est effectivement une illusion, dans la mesure où chaque humain qui y vit se voir obligé de se préoccuper de choses qui n'ont pas de sens. Comme par exemple le pouvoir pour le pouvoir ou l'argent pour l'argent, ou les apparences.
Néanmoins, je pense qu'il existe tout de même un soupçon de réalité. Je pense que chaque humain a sa part d'essentiel dans ce qui existe. Et que la mener à bien est déjà beaucoup. Je pense donc l'univers n'est pas qu'un jeu, ou en tout cas pas un jeu gratuit. Il y a un enjeu, et c'est ce qui rend la vie ici-bas si importante, même si on peut en être distrait par des illusions.
L'Etre a mon sens est un concept qui est issu de l'incapacité de notre esprit à saisir le temps, et donc à sa volonté de poser des essences immuables. De telles essences ont l'air bien loin de l'enjeu que pose l'existence si elles existent. Mais comme disait l'autre, il n'y a d'inchangeant que le changement lui-même.
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeVen 1 Fév - 20:29

le monde n'est pas qu'une illusion mais la perception qui en ai fait par les Hommes elle en est une.

Ce détaché de son quotidien , ces petit soucis , ces proches , nous permet une meilleur appréhension du monde .
C'est par le détachement que le véritable sens des chose nous est révélé .
Attention au sens du mot détachement , cela ne signifie pas devenir asocial ascète ou autre.
Cela signifie ne pas ce laisser atteindre par les choses du quotidien , ainsi elle n'ayant plus d'impact réelle sur notre être cela nous permet de les dépassés sans grande difficulté.

L'Etre a un double sens il est le Moi individuel , le champ de l'inconscient et du conscient.
La part individuel de l'être et tournée vers la personne elle même , elle est ce que j'appelle égo centrique.
Cette état de conscience n'est pas un mal au départ car c'est celui ci qui nous permet de nous dire que nous voulons plus , que nous voulons devenir meilleur.


Le Deuxième sens de l'Etre est le Soi , le champ du subconscient et de l'hyperconscience.
Le Soi est collectif et fait que nous nous soucions du bonheur et du bien être des autres.
Le soi est essentiellement tournée vers les autres.
Cette état de conscience nous permet de trouver en nous notre part de divinité, le Brahman qui nous fait dire que nous ne sommes pas seulement un être individuel , que cette être individuel fait partit du Brahman et que par conséquand nous somme celui ci.

Voila voila ^^
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeSam 2 Fév - 11:37

Ce débat me plait bien ^^
Il faut dire que le bouddhisme est un mouvement de pensée tellement ample qu'il est interrogeable sur les notions les plus profondes de l'humanité. Ce que l'Occident ne commence à savoir faire que depuis en gros un siècle.

Le monde est réel et la perception que l'on en a elle est irréelle ?
Je pourrai objecter d'autres visions du monde où c'est le contraire. Par exemple, chez Berkeley ce qui existe est ce qui perçoit ou ce qui est perçu. Pour lui nous ne pouvons juger du degré de réalité que de ce que nous percevons. Ainsi, la matière serait une illusion car juste un concept : effectivement nous percevons de façon continue quelque chose qui semble exister, mais nous ne pouvons forcemment en déduire qu'il s'agit de la même chose à chaque fois.

La notion de détachement n'est-elle pas opposée à celle de l' "être au moment présent" ? La distance induite du détachement ne gène-t-elle pas une perception plus directe et un degré de participation au monde plus grand ?

Ce que tu appelles Moi et Soi, je l'appelle esprit et âme.
Je pense que l'âme forge un esprit pour pouvoir avoir une prise sur le monde et assimiler les éléments et connaissances extérieurs. Mais quand l'esprit devient assez complexe il se met à pouvoir accéder à une forme d'indépendance. En se détachant de l'âme cela devient une créature sans but qui veut juste remplacerce qui l'a créé. Celui qui parvient à forger un esprit et à faire renaitre son âme fait un pas conséquent vers l'éveil ou juste l'existence juste en ce monde.
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeLun 4 Fév - 2:48

Citation :
Pour ma part, je dirai que dans sa plus large représentation, le monde dans lequel nous vivons est effectivement une illusion, dans la mesure où chaque humain qui y vit se voir obligé de se préoccuper de choses qui n'ont pas de sens. Comme par exemple le pouvoir pour le pouvoir ou l'argent pour l'argent, ou les apparences.

Heu... je vois pas en quoi l'humain est obligé ? Le pouvoir, l'argent, l'apparence... ce sont des choses auxquelles les gens adhèrent, moi je crois à la possibilité de fonder une société sur autre chose. Utopique ? peut-être. Mais essayons, au moins. Vive la liberté Very Happy

Citation :
le monde n'est pas qu'une illusion mais la perception qui en ai fait par les Hommes elle en est une.

Tout à fait d'accord ^^

Citation :
Attention au sens du mot détachement , cela ne signifie pas devenir asocial ascète ou autre.

Je dirai même plus : le sens du mot "détachement" ici, signifie "renoncer aux désirs". J'avoue que je n'ai pas eu le courage de lire tout l'article posté plus haut, donc je ne sais pas si ce sujet est évoqué, mais l'un des principes du bouddhisme est de se détacher des désirs - désir de puissance, désir de pouvoir, désir de gloire, désir charnel, etc - afin d'atteindre l'Eveil.


Citation :
La notion de détachement n'est-elle pas opposée à celle de l' "être au moment présent" ? La distance induite du détachement ne gène-t-elle pas une perception plus directe et un degré de participation au monde plus grand ?

Au contraire. Le bouddhisme enseigne que le renoncement au désir - ce que tu as appelé le détachement - permet de supprimer la souffrance personnelle qui est inutile, afin justement de pouvoir se consacrer au reste, ce qui est essentiel. Le but, c'est que l'âme devienne comme la surface tranquille et sans ride d'un lac qui reflète le monde - pour reprendre les mots d'un maître zen.

Ce qu'en revanche je ne comprends pas dans votre débat, c'est cette histoire d'âme, d'esprit, de moi, de soi, etc. Ce sont des notions qu'on retrouve dans certaines philosophies, et surtout dans la psychanalyse, mais moi je vois le bouddhisme plutôt comme un art de l'unification. Unification de son être avec le monde, devenir un avec soi et avec le monde.

Bon voilà pour ma modeste contribution, c'est ce que je perçois du bouddhisme vu que j'ai grandi dedans...

Mais maintenant faut être critique quand même (lol). Je ne suis probablement pas encore prête à atteindre l'Eveil, mais je pense que les passions sont nécessaires, que les désirs sont une expérience bonne à prendre, et que le renoncement et le détachement ne peuvent intervenir qu'une fois qu'on a goûté aux plaisirs terrestres, et pas avant.

Je pense aussi que nous autres humains, ne sommes rien du tout. Notre existence n'est qu'un malheureux accident, nous n'avons aucune mission à remplir sur Terre ou ailleurs. Autrement dit, on pourrait tuer son prochain sans le moindre scrupule - suivant ce que je viens de dire - et pourtant, je préfère quand même agir dans le sens du bien, uniquement parce que cela me fait plaisir - et aussi parce que j'ai eu une éducation bouddhiste et judéo-chrétienne comme tout le monde ici Laughing

Ben dites donc, j'étais inspirée... ^^
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MessageSujet: Re: Le Bouddhisme   Le Bouddhisme Icon_minitimeLun 4 Fév - 9:38

Citation :
ce sont des choses auxquelles les gens adhèrent, moi je crois à la possibilité de fonder une société sur autre chose.
Une société alors assez différente de ce qu'à connu l'humain jusqu' alors.

Citation :
se détacher des désirs - désir de puissance, désir de pouvoir, désir de gloire, désir charnel, etc - afin d'atteindre l'Eveil.
Je pense que la voie à suivre n'est pas d'affirmer brutalement "c'est mal" mais plutôt de réaliser peu à peu que c'est vain et agir en conséquence.

Citation :
la souffrance personnelle qui est inutile
C'est une bonne question. Et si c'était l'impact de la souffrance qui était inutile et non la souffrance elle-même. La souffrance permet quand même de marquer des évènements importants et d'apprendre.

Citation :
Unification de son être avec le monde, devenir un avec soi et avec le monde.
Ben, but de la psychanalyse selon Jung : l'individuation, c'est à dire que le soi renaisse à partir du moi. On est donc pas si loin.

Citation :
Je pense aussi que nous autres humains, ne sommes rien du tout. Notre existence n'est qu'un malheureux accident, nous n'avons aucune mission à remplir sur Terre ou ailleurs.
Je ne suis pas aussi catégorique.
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